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Deuxième journée d'études

consacrée à la lecture de l'image égyptienne

Le samedi 26 mai 2018 à Nantes

"Dénominations et modes

de représentation de l'image

dans l’Égypte ancienne"

Après avoir étudié la relation qui, dans l'art égyptien, unit l'image et l'écriture, la deuxième journée d'études consacrée à la lecture de l'image égyptienne portera cette année sur les dénominations et les modes de représentation, autant d'éléments qui permettent, entre autres, de déterminer la nature et la fonction des images reproduites dans les contextes sacrés que sont la tombe et le temple. Les images égyptiennes sont en effet multiples. Les appréhender dans leurs différences, leurs spécificités et leurs particularités, permet de mieux les comprendre et de mieux cerner leur degré d'efficience au sein d'un système relationnel complexe. Parmi les sources qui sont à notre disposition se trouvent, d'une part, les termes qui notent et désignent dans l'écriture ces différentes images et, d'autre part, les façons dont elles sont reproduites. L'étude de ce mode de représentation particulier qu'est l'aspective ainsi que celle de certaines techniques artistiques s'avèrent alors indispensables.

 

Programme :

"Introduction"

par Marie-Astrid CALMETTES

Dr en Égyptologie, Chargée de cours à l'Institut Khéops de Paris

Associée à l'Université Libre de Bruxelles (CIERL)

 

Qu'est ce qu'une image dans l'Égypte ancienne ? Y en a t-il plusieurs et si oui, quelles sont-elles ? Comment les aborder en étant au plus près de la conception égyptienne ? Les images égyptiennes sont avant tout des images qui, à différents niveaux, sont magiques et possèdent  plus ou moins d'efficience. Dans la tombe ou dans le temple, les images principales représentent, au sens étymologique du terme, le défunt vivant dans l'au-delà ou une parcelle de l'énergie divine qui est descendu sur terre. Les autres - les images secondaires -, évoquent, informent ou rappellent. L'intérêt de cet ensemble iconographique réside dans le fait que ces différentes images - statues, peintures et/ou reliefs - entretiennent d'étroites relations les unes avec les autres. Il existe, de plus, de nombreux points communs entre les images funéraires et divines, que ce soit au niveau formel, symbolique, voire au niveau de leur processus d'animation. Nous profiterons donc de cette introduction pour dresser un tableau des principales images égyptiennes, de leurs natures, de leurs fonctions mais aussi de leurs relations.

 

" La notion d’image en Égypte ancienne. L'apport de la lexicographie"

par Claude TRAUNECKER

Professeur émérite de l'Université de Strasbourg (UMR 7044),

Ancien directeur de l'Institut d'égyptologie de Strasbourg

 

La civilisation égyptienne a produit d’innombrables images dans une incroyable variété de supports et d’échelles mais aussi de statuts et de fonctions : certaine publiques, d’autres privées ou même secrètes. Pour désigner leurs images, les Égyptiens utilisaient une quarantaine de termes, chacun possédant sa spécificité. L’étude de ces termes nous fait percevoir comment les anciens Égyptiens concevaient ce que nous appelons ou traduisons par le mot « image ». Nous parcourrons donc cette documentation, révélatrice de certains traits de la pensée égyptienne, parfois étonnants et inattendus, et qui seraient restés ignorés si nous nous étions arrêtés à l’image dans sa seule matérialité objective.

 

"Observateurs implicites, perspectives et aspective"

par Dominique FAROUT

Professeur à l'Institut Khéops, à l'École du Louvre, à l'Institut catholique de Paris et l'École normale supérieure d'Ulm. Membre de l'équipe des fouilles de Hatnoub dirigée par Yannis Gourdon et Roland Enmarch

 

Le terme "perspective" est apparu pour la première fois à l'occasion de la traduction latine du Kitab el-Manazir d'Alazen. Bien que la maîtrise de la perspective est une caractéristique de la Renaissance, cette vision du monde et la conception de l'image qui en découle étaient en usage dès l'Antiquité classique. Elle se manifestait alors sous des formes qui peuvent nous sembler très différentes en fonction de la réaction de l'image à un ou à plusieurs observateurs implicites. Sous l'influence des arts nègres et extrême-orientaux, les cubistes ont déconstruit l'image perspective pour la reconstruire autrement. Pourtant, il ne faut pas confondre cela avec l'aspective égyptienne -caractérisée par l'absence d'observateur implicite et de concordance entre le temps et l'espace- dont nous développerons certaines applications.

 

"L'apport de l'étude de la technique dans l'analyse iconographique "

par Marie-Astrid CALMETTES

 

Les différentes techniques utilisées dans la réalisation des images égyptiennes, et plus précisément des reliefs, sont loin d'être anodines. Si elles sont liées aux connaissances de l'époque et aux moyens disponibles, elles donnent aussi à voir la fonction de la représentation. Une image reproduite en trois dimensions ne possède pas le même degré d'efficience qu'une autre réalisée en deux dimensions. L'utilisation d'un bas relief, d'un haut relief, voire d'une semi ronde-bosse s'avère tout aussi signifiante ; il en est de même pour la reproduction d'éléments colorés, recouverts de matériaux précieux tel que l'or, incrustés, voire reproduits de face. Autant de signes qui permettent de déterminer si l'image "est", si elle ne fait qu'"évoquer" ou si elle possède encore une autre signification.

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